Les mesures organisationnelles : le plan d’urgence
Ce plan d’urgence identifie et planifie les mesures à mettre en œuvre avant, pendant et après l’inondation pour en limiter les conséquences. L’élaboration d’un plan d’urgence est peu coûteuse bien que pouvant être chronophage en fonction de la complexité du site et de sa vulnérabilité aux inondations. L’avantage est qu’il pourra être exploité et ajusté pour traiter d’autres risques que le risque d’inondation (tempête, épisode neigeux, incendies…).
Le plan d’urgence doit notamment comprendre :
L’organisation mise en place pour assurer la veille et la collecte d’informations auprès des sites institutionnels contribuant à la surveillance et à la prévision des phénomènes susceptibles de générer les inondations : Vigilance de Météo France pour les phénomènes « orage », « pluie-inondation », « vagues submersion » (https://vigilance.meteofrance.fr) et la vigilance aux crues réalisée par les services de l’Etat sur les principaux cours d’eau (https://www.vigicrues.gouv.fr)
Les dispositions prises pour assurer le déplacement ou la protection des équipements sensibles, l’installation des protections temporaires au moment de l’alerte (batardeaux, sacs de sable), ou encore l’évacuation des personnes, voire des animaux si cela s’avère nécessaire. Celui-ci pourra également prévoir les mesures à mettre en place pour la remise en état de l’exploitation après l’inondation (anticipation du besoin de main d’œuvre et de matériel, priorisation des interventions, identification des ressources externes à mobiliser…) et pour favoriser le redémarrage de l’activité.
Les mesures techniques d’adaptation
En complément des mesures organisationnelles d’urgence, vous pouvez envisager, en fonction de la vulnérabilité de votre exploitation aux inondations, la mise en place de mesures techniques d’adaptation de votre exploitation et de votre activité.
Il pourra s’agir, en particulier :
De réduire les entrées d’eau dans les bâtiments par la mise en place de dispositifs pour la pose temporaire de batardeaux(1) au niveau des entrées permettant de retarder et limiter l’inondation dans le bâtiment, l’installation d’un système d’occultation temporaire des aérations basses, l’installation de clapets anti-retour au niveau des réseaux d’eau afin que le bâtiment ne soit pas inondé par les remontées d’eau usées, ou encore le colmatage des fissures présentes sur les murs extérieurs et le remplacement des joints défectueux.
De s’assurer de disposer d’un espace refuge pour les personnes, ou bien d’aménager un espace hors d’eau en hauteur (grenier, combles…) si l’exploitation est entièrement en zone inondable pour que les personnes puissent s’y mettre à l’abri. Cet espace doit être accessible de l’intérieur et permettre aux personnes de sortir (par un velux, un balcon, une terrasse…) lors de l’arrivée des secours.
D’acquérir du matériel utile pendant l’inondation et la phase de remise en état : armoires métalliques pour stocker les produits dangereux, pompes, groupe électrogène(2), nettoyeur haute pression… ; d’anticiper la surélévation du petit matériel mobile en s’équipant d’espaces de rangement surélevés (racks, échafaudages, palettes, tréteaux, parpaings…) pour y entreposer, pendant l’inondation, certains biens (pompes, batteries, outils, emballages, stocks déplaçables…)
De prévoir la surélévation permanente des équipements non déplaçables ou à défaut leur protection : chaudières, installations frigorifiques, armoires à produits phytosanitaires… sur les parcelles, surélever les filets paragrêle en installant leur armature sur des systèmes de glissière…
De faire sécuriser par un professionnel le réseau électrique : faire mettre hors d’eau les tableaux et équipements électriques et installer des circuits électriques descendants pour éviter les rétentions d’eau dans les gaines et conduits ; faire individualiser les circuits entre les parties inondables et les parties hors d’eau afin d’isoler les parties du réseau intérieur vulnérables lors de l’inondation tout en ménageant, après l’inondation, l’alimentation électrique en toute sécurité dans les pièces non inondées...
D’adapter les plantations : dans les secteurs fréquemment inondés, privilégier dans la mesure du possible des cépages, variétés et porte-greffes peu sensibles aux inondations ; implanter des plantations et palissage dans le sens du courant ; en arboriculture, planter sur buttes (quelques dizaines de cm) afin de réduire les risques d’asphyxie et d’affranchissement ; protéger les parcelles avec des haies (effets « peigne à embâcles » et « brise-courant ») ; implanter des bandes enherbées entre les rangs de vignes ou d’arbres fruitiers pour protéger les sols de l’érosion et réduire le ruissellement … et favoriser autant que possible les nouvelles productions en dehors de la zone inondable.
De procéder à l’enfouissement des canalisations du réseau d’irrigation dans les parcelles exposées.
D’arrimer et d’étanchéifier les cuves à gaz et à hydrocarbures afin d’éviter que celles-ci ne soient emportées et/ou ne génèrent des pollutions, d’arrimer les armoires métalliques contenant des produits dangereux qui n’auraient pu être surélevées…
De prévoir une aire de stockage des véhicules et des équipements extérieurs en dehors de la zone inondable, et si possible d’un espace de repli sécurisé et en hauteur pour les troupeaux.
D’utiliser si possible dans les bâtiments les plus exposés des matériaux peu sensibles
à l'eau (revêtements de sols et de murs en carrelage ou en béton/résine, enduit-mortier…, cloisons et doublages composés de plâtre hydrofugé, de briquettes, parpaings, béton…, menuiseries métalliques ou en PVC…), et privilégier le double-vitrage qui résistera davantage que le vitrage simple à la pression de l’eau.
D’installer une barrière de protection autour des bassins et fosses ou prévoir la mise en place temporaire de repères (mâts, perches…) en périphérie, afin d’éviter que les personnes et véhicules d’intervention de secours qui seraient amenés à circuler sur la zone inondée n’y tombent.
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