À retenir :
Le congé de proche aidant est indemnisé par l’allocation journalière du proche aidant (AJPA), dont le montant en 2025 est de 65,80€ par journée et 32,90€ par demi-journée(2).
En l’absence de dispositions conventionnelles, la durée maximale de congé est de trois mois, avec un renouvellement possible. L’AJPA est versée au maximum 22 jours par mois(2).
Qu’est-ce que le congé de proche aidant ?
Le rôle et le statut des aidants familiaux sont reconnus depuis 2016 par la loi d’Adaptation de la société au vieillissement (ASV). Ce terme concerne ceux qui viennent en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne d’une personne en perte d’autonomie, du fait de l’âge, de la maladie ou d’un handicap. Votre rôle en tant qu’aidant familial est ainsi de soutenir votre proche dans la réalisation des tâches de la vie courante : toilette, lever, ménage, course, rendez-vous médicaux, démarches administratives…
Inscrit au Code du travail, le congé du proche aidant (anciennement congé de soutien familial) vous permet de cesser temporairement votre activité professionnelle pour accompagner votre proche, tout en percevant une indemnisation.
En supplément des dispositifs mis en place par l’État, votre proche peut avoir souscrit une assurance dépendance qui lui apporte un soutien logistique et matériel en cas de perte d’autonomie totale ou partielle.
À savoir
Le congé du proche aidant est différent du congé de solidarité familiale, qui vous permet de vous absenter de votre travail pour assister un proche en fin de vie.
Qui peut bénéficier du congé de proche aidant et sous quelles conditions ?
Vous pouvez bénéficier du congé de proche aidant si vous êtes :
Salarié dans le privé ;
Fonctionnaire titulaire ou agent contractuel ;
Travailleur indépendant ;
Demandeur d’emploi indemnisé.
Pour bénéficier du congé de proche aidant, le proche accompagné doit présenter un taux de handicap de 80% ou plus, ou une perte d’autonomie particulièrement grave (classée en GIR 1 à 4)(2). Il peut aussi s’agir d’une personne invalide ou bénéficiaire d’une rente d’accident du travail ou de maladie professionnelle. À ce titre, elle doit bénéficier d’une majoration de cette rente ou de la prestation complémentaire pour recours à tierce personne.
Le proche aidé doit résider en France, à son domicile ou dans un établissement spécialisé.
La personne en congé de proche aidant et le proche aidé n’ont pas nécessairement de lien de couple ou de parenté. Le proche aidé peut être une personne âgée ou handicapée avec laquelle vous entretenez des liens étroits et stables, et à qui de l’aide est apportée de manière régulière.
Quelle est la durée et quelles sont les modalités d’indemnisation du congé du proche aidant ?
Le congé de proche aidant est accordé pour une durée limitée et peut s’accompagner d’une indemnisation.
Durée maximale
La durée du congé est fixée à trois mois maximum(2), sauf dispositions conventionnelles plus favorables.
Avec l’accord de l’employeur, le congé peut être fractionné sur des durées d’une demi-journée ou plus. En outre, le congé de proche aidant peut donner lieu à une période de travail à temps partiel.
L’AJPA est versée dans la limite de 22 jours par mois, et de 66 jours au cours de votre carrière pour une même personne aidée(2). Il est possible de percevoir des allocations journalières pour quatre proches différents sur l’ensemble de votre carrière (soit 264 jours indemnisés au maximum)(2).
Indemnisation
Le congé proche aidant ne s’accompagne d’aucune rémunération de l’employeur, sauf si un accord collectif ou conventionnel le prévoit. En revanche, il est indemnisé par la CAF ou la Mutualité sociale agricole (MSA).
En tant qu’aidant, vous pouvez percevoir une allocation journalière de proche aidant (AJPA), dont le montant au 1er janvier 2025 est de :
65,80€(2) par jour ;
32,90€(2) par demi-journée.
Quelles sont les démarches à réaliser pour obtenir le congé de proche aidant ?
La demande est faite à l’initiative de l’aidant, qui devra effectuer différentes démarches en fonction de sa situation.
Quelle est la procédure pour obtenir le congé ?
1 - Pour les salariés aidants et agents publics :
Informez votre employeur de votre souhait de suspendre votre contrat de travail pour bénéficier du congé de proche aidant par lettre recommandée avec avis de réception, au moins 1 mois(2) avant votre départ prévu. Mentionnez la date du départ en congé et, éventuellement, votre désir de le fractionner ou de le transformer en temps partiel.
Si un accord collectif d’entreprise ou de branche existe, respectez les conditions et délais.
Si l’état de santé de votre proche s’aggrave et que vous devez intervenir de manière urgente, le congé de salarié aidant peut débuter sans délai.
2 - Pour les demandeurs d’emploi :
Prévenez chaque mois Pôle emploi du nombre de jours pris pour aider votre proche. Vous ne serez pas indemnisé pour ces jours puisque vous bénéficiez de l’AJPA.
3 - Pour les travailleurs indépendants :
Déclarez mensuellement à l’organisme qui vous verse vos prestations familiales le nombre de jours durant lesquels vous avez suspendu votre activité.
Quels justificatifs fournir ?
Vous devez fournir plusieurs documents pour demander le congé de proche aidant :
Une déclaration sur l’honneur attestant du lien entre l’aidant et la personne aidée ;
Une déclaration sur l’honneur certifiant que vous n’avez pas déjà utilisé l’intégralité de votre congé de proche aidant ;
Un document justifiant l’état de santé de votre proche.
Pour le dernier point, le justificatif peut être, selon la situation :
Une décision d’attribution de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ;
Un justificatif du taux d’incapacité permanente de 80% minimum ;
Un justificatif d’attribution d’une majoration à la rente d’accident du travail ou de maladie professionnelle ;
Un justificatif de rente avec prestation complémentaire pour recours à tierce personne.
Vous pourrez trouver un modèle de lettre pour demander un congé de proche aidant sur le site du service public, sur les pages dédiées au congé de proche aidant.
Quelle est la situation du salarié pendant son congé de proche aidant ?
Le congé de proche aidant entraîne des conséquences pour le salarié.
Les conséquences sur le contrat de travail
Pendant la durée du congé de proche aidant, le contrat de travail est suspendu. Vous conservez toutefois vos avantages et la durée du contrat est prise en compte pour le calcul de l’ancienneté.
Les conséquences sur la retraite et les congés payés
Les périodes de congé d’aidant ont un impact sur votre retraite et doivent donc être prise en compte dans son calcul. Pendant le congé de proche aidant, vous pouvez être affilié à l’assurance vieillesse des aidants (AVA), sans verser de cotisations, en en faisant la demande à la CAF ou la MSA.
Le congé de proche aidant n’étant pas assimilé à du travail effectif, il ne permet pas d’acquérir des congés payés.
Comment se déroule la fin de congé du proche aidant ?
Vous pouvez renoncer ou mettre fin à votre congé de proche aidant de manière anticipée, en cas de :
Décès du proche aidé ;
Admission de la personne aidée dans un établissement de santé ;
Diminution importante de vos ressources ;
Recours à un service d’aide à domicile pour assister le proche aidé ;
Congé de proche aidant pris par un autre membre de la famille.
À l’issue du congé de proche aidant, vous retrouvez votre emploi ou un emploi similaire, rémunéré de façon au moins équivalente. Vous bénéficiez d’un entretien professionnel avec votre employeur.
Quelles sont les aides complémentaires pour les proches aidants ?
Le congé proche aidant répond aux besoins exprimés par les aidants d’être soutenus financièrement lorsqu’ils font le choix de s’engager auprès de leurs proches, comme d’arrêter de travailler pour s’occuper d’un parent. Il vient en appui aux autres aides existantes pour les aidants familiaux, dont le droit au répit, et aux solutions mises en place par les assureurs, à commencer par l’assurance dépendance.
Pour compenser la perte financière engendrée par un congé proche aidant, il existe une alternative, qui consiste à être employé par la personne aidée. Si c’est le cas, vous ne pourrez cependant plus bénéficier de l’AJPA. La personne aidée peut vous rémunérer lorsqu’elle perçoit :
La prestation de compensation du handicap (PCH) ;
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA), sauf si la personne aidée est votre conjoint, concubin ou partenaire de PACS.
FAQ – Vos questions sur le congé de proche aidant
Le congé du proche aidant est-il rémunéré ?
Le congé du proche aidant peut s’accompagner du versement d’une indemnisation : l’allocation journalière de proche aidant (AJPA). Le congé n’est pas rémunéré par l’employeur, sauf si un accord collectif ou conventionnel le prévoit.
Qui paie le congé de proche aidant ?
L’AJPA est versée par la caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA).
Peut-on renouveler un congé de proche aidant ?
Le congé de proche aidant peut être renouvelé, mais il ne peut pas dépasser un an au total sur votre carrière.
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