Sommaire
Quelles sont les origines du phénomène ?
Un incendie de forêt est un feu non maîtrisé qui se propage sur une étendue boisée et par extension aux formations végétales subforestières (maquis, tourbières…). D’origine naturelle ou humaine, celui-ci peut se produire toute l’année même si la période estivale est la plus propice aux départs des feux.
La propagation de l’incendie est principalement déterminée :
par le relief et le type de végétation : les landes, le maquis et la garrigue sont les formations végétales les plus exposées,
les conditions météorologiques (vent violent, forte chaleur) et le degré de sécheresse.
Des feux en grande majorité d’origine humaine
Si les feux de forêt peuvent parfois être liés à des phénomènes naturels (foudre notamment), en France, 90% des départs de feux sont d’origine humaine(1), que ceux-ci soient déclenchés par accident, par imprudence ou de manière intentionnelle.
80% des feux se déclarent d’ailleurs à moins de 50 mètres d’une habitation(1).
Plus de la moitié des départs de feux sont dus à des imprudences et à des comportements dangereux de la part des riverains ou des touristes (barbecue ou feux à proximité d’espaces boisés, jets de mégots de cigarettes, écobuages mal maîtrisés…). Ces feux pourraient être donc facilement évités en appliquant les bons gestes au quotidien.
L’influence du changement climatique
Le changement climatique modifie les conditions météorologiques. Des températures plus élevées favorisent la transpiration des plantes et la diminution de l'eau contenue dans les sols. La végétation s'asséchant, le risque de départ de feu est plus fort. L’absence de pluie, mêlée à une hausse précoce des températures, accroît la fragilité des massifs forestiers.
La période à risque devient donc plus longue, débutant dès les premiers jours du printemps et se prolongeant en automne. Et les incendies sont susceptibles de devenir plus intenses.
En raison du changement climatique, les zones exposées aux feux de forêt devraient remonter vers le Nord-Ouest en France métropolitaine (Pays-de-la-Loire, Centre-Val-de-Loire et Bretagne). Dans les zones déjà touchées, les risques d'incendies pourraient s’étendre à la moyenne montagne.
Si les feux de forêt sont aggravés par le changement climatique, ceux-ci sont également un facteur d’accélération du changement climatique. En effet, les forêts sont des puits de carbone : en brûlant, celles-ci rejettent le dioxyde de carbone accumulé au cours de leur croissance dans l'atmosphère, renforçant l’effet de serre qui contribue au réchauffement du climat.
Quelles sont les conséquences d'un feu de forêt ?
Les conséquences sur l'homme
Les habitations, infrastructures et les activités économiques et agricoles sont particulièrement vulnérables aux feux de forêt lorsque celles-ci ne font pas l’objet de protection particulière notamment par la maîtrise de la végétation environnante.
Au-delà des dommages aux biens et aux activités, les feux de forêt constituent avant tout un risque majeur pour la vie et la santé des personnes de manière directe du fait des risques de blessures voire de décès liés aux brûlures, à la chaleur intense et à l’inhalation de la fumée.
Il existe également un impact indirect :
en raison de la pollution de l’air qui peut entraîner des inflammations du système respiratoire et l’altération des fonctions pulmonaires,
de la fumée susceptible d’irriter les yeux, de réduire la visibilité et ainsi augmenter le risque d’accidents de la route,
du stress et des troubles post-traumatiques qui peuvent affecter les personnes…
L'impact environnemental
Les feux de forêt engendrent des dommages sur la biodiversité, tuant une partie de la faune et de la flore et mettant ainsi en péril les écosystèmes ainsi que les paysages.
Ceux-ci peuvent également fortement dégrader la qualité de l’air et des eaux, et favoriser la pollution et l’érosion des sols.
La destruction du couvert forestier est également susceptible d’accroître d’autres risques naturels tels que les mouvements de terrain (éboulements, chutes de pierres…), les phénomènes de ruissellement, de coulées de boue et de crues torrentielles ou encore le risque d’avalanche en montagne.
Les conséquences socio-économiques
Les incendies peuvent avoir d’importantes conséquences négatives pour la vie et l’activité économique des territoires notamment lorsque celui-ci dépend des activités liées à la forêt : perte de valeur et de production de la filière-bois, coût du reboisement, baisse de l’attractivité et de la fréquentation touristique notamment dans l’hôtellerie de plein air, impacts sur les activités récréatives dans les massifs sinistrés (randonnée, chasse…).
À savoir
Les propriétaires de forêts peuvent eux aussi bénéficier d’une indemnisation en cas de sinistre. Il existe en effet des offres d’assurance auprès de Groupama Forêts Assurances permettant de couvrir des risques comme les incendies et les tempêtes.
Quelles sont les régions et départements les plus touchés par les feux de forêt ?
En France, 43 départements et 7000 communes (2)sont pour tout ou partie classés à risque de feux de forêt, selon le Code Forestier.
Ce classement peut concerner l’ensemble des massifs d’un département (Var, Bouches-du-Rhône, Pyrénées-Orientales, Gironde, Landes…) ou seulement quelques communes d’un département (Haute-Garonne, Gers…).
Sous l’effet du changement climatique, le risque de feux de forêt s’étend désormais largement au-delà du Sud de la France, remontant notamment vers le nord de la Nouvelle-Aquitaine, en Bretagne, dans le Centre Val de Loire, en Auvergne-Rhône-Alpes et même jusqu’en Région Normandie (Eure) et Bourgogne Franche-Comté (Jura).
Quelles sont les actions pour prévenir les feux de forêt ?
La prévention du risque de feux de forêt repose sur les mesures prises par les pouvoirs publics mais également sur l’action des propriétaires à travers les travaux de débroussaillement autour des habitations proches des zones boisées, ainsi que sur les comportements au quotidien des riverains et touristes en forêt.
Les actions mises en œuvre par les pouvoirs publics
Les pouvoirs publics mènent une politique de prévention qui articule gestion adaptée de la forêt, prise en compte du risque de feux de forêt dans l’aménagement du territoire, gestion de l’interface habitations-forêt, information des habitants et usagers de la forêt, prévision des situations à risques, surveillance des massifs et lutte contre les incendies.
Cette politique mobilise de très nombreux acteurs notamment l’Etat et ses établissements tels que l’ONF et Météo France…, les collectivités territoriales au premier rang desquelles les communes, les sapeurs-pompiers volontaires et professionnels des Services Départementaux d’Incendies et de Secours (SDIS), les propriétaires forestiers privés et publics…
L’Etat pilote ainsi la Défense de la Forêt Contre l’Incendie (DFCI) qui constitue une politique globale d’aménagement et d’entretien de l’espace rural et forestier visant à réduire la vulnérabilité des massifs aux feux, à travers notamment les Plans Départementaux de Protection des Forêts contre les Incendies (PDPFCI).
L’Etat peut aussi prescrire des Plans de Prévention des Risques de feux de Forêt (PPRiF) notamment dans les territoires exposés à des niveaux de risque importants et à une pression foncière forte. Ceux-ci, établis à l’échelle communale ou intercommunale, encadrent l’urbanisation dans les zones à risques afin de réduire la vulnérabilité des personnes et des biens en délimitant des zones d'exposition aux risques à l'intérieur desquelles des constructions ou des aménagements sont interdits, tout en permettant sur d’autres zones un développement raisonné et sécurisé, là où l'intensité de l'aléa le permet. Ils définissent également des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde ainsi que des mesures relatives à l'aménagement, à l'utilisation ou à l'exploitation des bâtiments existants.
Ces PPRif peuvent rendre obligatoire la réalisation de travaux de réduction de la vulnérabilité de biens existants. Ceux-ci peuvent alors être subventionnés par le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM), à hauteur de 80% dans la limite de 36 000 euros par bien pour les particuliers.
Vous pouvez vous renseigner en mairie pour savoir si vous êtes concerné par un PPRiF et vous rendre sur la page dédiée du site du gouvernement Géorisques pour en savoir plus et estimer le montant de la subvention susceptible de vous être accordée pour la protection de votre maison ou appartement contre le risque de feux de forêt.Le maire ou le préfet peuvent réglementer voire interdire l’accès aux massifs forestiers en période de risque élevé (forts vents, chaleur, sécheresse…).
Météo-France diffuse depuis juin 2023 la "Météo des Forêts" établie à partir des prévisions de plusieurs paramètres météorologiques qui influencent fortement le départ et la propagation des feux (pluie, humidité de l’air, température, force du vent et état de sécheresse de la végétation…) et qui se traduit par une carte avec un niveau de danger par département symbolisé par un code couleur vert, jaune, orange, rouge du risque le plus faible au plus élevé.
Les sapeurs-pompiers des SDIS luttent contre les feux de forêt. En cas d’incendie d’ampleur, ceux-ci peuvent bénéficier de renforts d’autres départements, des unités militaires de sécurité civile ou encore de moyens aériens (hélicoptères et avions bombardiers d’eau notamment…), voire en cas de feux catastrophiques comme ce fut le cas en 2022, de renforts venus d’autres Etats dans le cadre de la solidarité européenne.
Les actions individuelles : protéger sa maison quand on vit dans une zone à risque
Les Obligations Légales de Débroussaillement (OLD), premier instrument de lutte contre les départs et la propagation des feux de forêt
Le débroussaillement représente la mesure de prévention la plus efficace pour réduire le nombre et l'impact des incendies de forêts et de végétation. Les retours d'expérience des grands feux montrent en effet qu'une écrasante majorité des maisons détruites par l’incendie n'était pas débroussaillée. Le débroussaillement permet de créer une zone de sécurité, de protéger les personnes, les biens et les activités, ainsi que la forêt et la biodiversité tout en facilitant les interventions des sapeurs-pompiers.
Le débroussaillement est obligatoire dans les secteurs exposés aux risques de feux de forêt et de végétation, il s’agit de l’Obligation Légale de Débroussaillement (OLD). En dehors des zones soumises à l’OLD, le débroussaillement est tout de même recommandé pour les habitations proches d’une zone boisée.
Le site du Gouvernement permet d’accéder au Zonage Informatif des Obligations légales de débroussaillement (OLD) qui propose aux utilisateurs de pouvoir localiser leur terrain et savoir s’ils sont soumis à la réglementation sur les OLD.
Le détail de la réglementation applicable dans la commune concernée (profondeur de débroussaillement depuis l’habitation, distance entre les arbres, hauteur d’élagage…) est consultable en mairie.
Le non-respect de l’OLD peut entraîner des sanctions administratives voire pénales.Au plan administratif, le maire ou le préfet peut mettre en demeure la personne tenue à l'obligation de débroussailler d'exécuter les travaux de débroussaillement, ou de maintenir en état débroussaillé. Si cette dernière n'obtempère pas dans le délai imparti, le préfet peut prononcer une amende administrative d'un montant maximal de 50 euros par mètre carré.
Le contrevenant peut également faire l'objet de poursuites pénales devant le tribunal correctionnel qui peut assortir la peine d’une injonction sous astreinte à respecter son obligation, comprise entre 50 et 100 euros par jour et par hectare ainsi que d’une contravention pouvant atteindre 1 500 euros, et 3 000 euros en cas de récidive.Les sanctions peuvent être beaucoup plus lourdes en cas de destruction du bien d'autrui du fait du manquement aux OLD. Celles-ci peuvent atteindre :
deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende en cas de destruction d'une forêt,
jusqu’à cinq ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende en cas de dommages corporels,
dix ans de prison et 150 000 euros d'amende en cas de décès.
Enfin, en cas de manquement aux OLD, l’assureur pourra appliquer une franchise de 5 000 euros en cas de sinistre.
Comment réduire la vulnérabilité de votre habitation aux feux de forêt
Privilégiez les gouttières en zinc plutôt que celles en PVC qui fondent sous l’effet de la chaleur dégagée par un feu de forêt.
Nettoyez régulièrement les toitures et gouttières afin de limiter l’accumulation de feuilles qui pourraient s’embraser et propager le feu à la toiture en cas d’incendie.
Equipez toutes les fenêtres de volets. En effet, le verre est fragilisé par une exposition directe à une forte chaleur et risque d’exploser, favorisant la pénétration du feu dans le bâtiment. La présence de volet permet de réduire l’exposition des vitres au feu et d’éviter que le feu ne pénètre dans l’habitation. Des volets en bois plein, d’une épaisseur d’au moins 5 cm, constituent la meilleure protection contre le feu.
Privilégiez le double-vitrage.
Equipez les aérations de grillages à mailles très fines, afin d’éviter l’entrée de brandons, qui pourraient mettre le feu depuis l’intérieur de la maison.
Evitez de stocker des matériaux susceptibles de servir de combustibles (bois, hydrocarbures, gaz…) à proximité immédiate de la maison. Enterrez les citernes de gaz et à hydrocarbure quand cela est possible.
Ne plantez pas de végétaux à proximité immédiate de la maison notamment les épineux et conifères particulièrement inflammables. Couper les branches des arbres pour qu’elles soient à plus de 3 mètres de la façade.
Ne brûlez rien entre avril et septembre.
Que faire en cas de feu de forêt et de végétation ?
Dans tous les cas, respectez les consignes de sécurité diffusées par les autorités.
Les précautions à prendre avant de se rendre en forêt
Renseignez-vous sur les conditions météorologiques avant de se rendre en forêt et consulter la carte "Météo des forêts" de Météo France.
Prévenez vos proches de l’itinéraire emprunté.
Respectez les chemins balisés.
N'allumez jamais de feu en forêt, dans les bois ou à proximité (barbecue, feu de bivouac...).
Ne jetez jamais de mégots de cigarette dans une zone boisée ou par la fenêtre de la voiture.
Prenez garde à l’endroit où est stationnée la voiture : le pot d’échappement à haute température peut enflammer l’herbe sèche.
Veillez à camper dans un lieu autorisé, sécurisé et protégé.
Respectez les interdictions d’accès aux zones boisées.
Que faire si vous êtes témoin d’un départ de feu ?
Si vous êtes à proximité
Ne vous approchez pas d’un feu de forêt, ne sortez pas sans ordre des autorités. Dans la nature, éloignez-vous dos au vent en vous dirigeant sur les côtés du front de feu.
Rentrez rapidement dans le bâtiment en dur le plus proche.Informez les sapeurs-pompiers le plus vite et le plus précisément possible (18 et 112).
Si vous êtes chez vous
Fermez les volets, portes et fenêtres et calfeutrez-les avec des linges mouillés.
Fermez les vannes de gaz et produits inflammables.
Dégagez les voies d’accès et les cheminements d’évacuation, arrosez les abords.
Évitez d’utiliser votre véhicule.
N’allez pas chercher vos enfants à l’école, ils y sont en sécurité.
Restez à l’écoute des consignes données par les autorités, dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Que faire si votre habitation a été endommagée par un feu de forêt ou de végétation ?
Inspectez votre habitation, en recherchant et surveillant les braises qui auraient pu s’introduire sous les tuiles ou par des orifices d’aération.
Faites l’inventaire des dégâts.
Déclarez le sinistre au plus tôt à votre assureur.
Aérez les pièces.
Feux de forêt et assurance
Le feu, comme la tempête, la grêle ou la neige, est considéré par la loi comme un risque assurable et ne relève pas du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles.
Contrairement à la garantie contre les effets des catastrophes naturelles, la garantie contre le risque lié à l’incendie n’est pas obligatoire dans un contrat d’assurance dommages aux biens. Dans les faits, les garanties incendie sont extrêmement courantes et incluses dans les contrats multirisques habitation ou automobile.
Les niveaux de couverture et de capital garanti, d’indemnisation, de franchise, de délai de déclaration du sinistre et de déclenchement de l’indemnisation relèvent des conditions contractuelles définies dans chaque contrat d’assurance.
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Cet article a été mis à jour par l'équipe de rédaction et vérifié par nos experts assurance habitation.
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