Circulation inter-file : que dit la loi ?
Il est courant de voir un motard remonter lentement une file de voitures entre deux voies lorsque la circulation est très ralentie ou à l’arrêt. Plus ou moins tolérée depuis des décennies et selon certains avis génératrice d’accidents, cette pratique n’est pourtant pas officiellement autorisée par le code de la route, et peut donc potentiellement impacter l’indemnisation de votre assurance moto en cas de sinistre.
Celui-ci précise aux R.412-9, R.412-23 et R.412-24 que les usagers de la route doivent utiliser la voie la plus proche de la chaussée droite pour circuler. Ils peuvent franchir des lignes discontinues pour dépasser uniquement et doivent rester dans leur file lorsque la circulation est dense.
Depuis le 2 août 2021, l’État a décidé d’autoriser à titre expérimental la circulation inter-file dans 21 départements de l’Hexagone (dont notamment tous les départements de l’Île-de-France, les Bouches-du-Rhône, le Rhône, le Var, l’Isère ou encore la Loire-Atlantique et la Gironde). Des règles précises s’appliquent. L’expérimentation de l’inter-file à moto donne le droit de circuler :
Entre les files de véhicules situées sur les deux voies ayant le même sens de circulation les plus à gauche d'une chaussée ;
Sur les autoroutes et les routes à deux chaussées séparées par un terre-plein central et dotées d'au moins deux voies où la vitesse est limitée à 70km/h(1) minimum ;
À une vitesse de 50km/h(1) au maximum, avec un différentiel de 30km/h(1) par rapport aux autres véhicules. Cela signifie que si les voitures sont à l’arrêt, le motard en inter-files doit respecter une limitation de vitesse de 30km/h ;
Sur des voies de circulation sans travaux, neige ou verglas ;
Lorsque la circulation est dense.
Les conducteurs de véhicule de catégorie L3e ou L5e (motos et tricycles motorisés) d’une largeur de 1 mètre(1) maximum peuvent rouler en inter-file. Ils doivent le signaler aux autres automobilistes. Ils ne peuvent pas doubler un autre véhicule en inter-files.
Cette phase d’expérimentation s’inscrit dans le prolongement d’une première période d’essai qui a eu lieu entre 2016 et 2021. Elle doit donner lieu à un rapport rédigé par le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA).
À savoir
La circulation inter-file et le dépassement par une moto sont deux comportements bien différents. Le dépassement peut se pratiquer sur des routes composées de plusieurs voies qui vont dans le même sens ou sur des routes à double sens. Dans ce cas, la visibilité doit être bonne. Les lignes pointillées matérialisent les lieux où il est autorisé de doubler un véhicule. Le dépassement se fait uniquement par la gauche en France.
La circulation inter-file : une pratique qui fait débat
La circulation inter-file à moto possède ses partisans et ses opposants. Certains y voient un moyen de circuler plus facilement tandis que d’autres l’accusent d’accroître le risque d’accident de moto.
Des conducteurs de deux-roues, par le biais d’associations comme la Fédération française des motards en colère (FFMC), supportent la légalisation de la conduite inter-files. Ils sont appuyés par des associations d’automobilistes comme Mobilité Club France. Ils estiment qu’elle permet de fluidifier la circulation et évite aux conducteurs de deux-roues et trois-roues de rester coincés dans les embouteillages inutilement.
Pour les partisans de l’inter-files, circuler entre deux voies est un facteur de sécurité pour le motard. Les conditions de l’expérimentation impliquent une vitesse réduite : pour les adeptes de cette circulation, cela diminue la possibilité d’être impliqué dans un accident. Les adeptes de l’inter-file à moto reconnaissent que la pratique demande un encadrement et la définition de règles pour assurer la sécurité de tous les usagers de la route (automobilistes, piétons, cyclistes). Ils plaident pour une légalisation de ce mode de conduite afin de l’enseigner dans les moto-écoles et d’améliorer ainsi la sécurité sur les voies de circulation.
Les détracteurs de la circulation en inter-files soulignent une absence de sécurité pour les usagers. Sur les forums dédiés à ce sujet, les automobilistes expriment leur appréhension. Ils estiment que la pratique est dangereuse et responsable d’accidents. Ils dénoncent une situation confuse due à un non-respect des règles de l’expérimentation de l’inter-files par certains conducteurs de deux-roues (dépassements par la droite, vitesse jugée excessive…). Ces opposants reprochent aux motards de pratiquer l’inter-files hors des voies autorisées, dans les agglomérations ou les départements exclus de l’expérimentation. Pour les adversaires de l’inter-file, celle-ci rend la cohabitation entre motards et automobilistes plus difficile dans les embouteillages.
Les risques liés à la circulation inter-file
La circulation inter-files des engins à deux roues et trois roues motorisés peut comporter des risques.
Les accidents fréquents
Les accidents à moto ou à tricycle motorisé peuvent se traduire par une collision latérale, une collision frontale aussi bien qu’une perte de contrôle du véhicule.
Les collisions surviennent en général en raison :
Du manque d’attention. Un automobiliste décide de changer de voie, ne voit pas le motard qui circule entre deux files et le percute.
D’une vitesse trop importante du motard. Un camion change de file, mais un motard arrivant vite n’a pas le temps de freiner pour l’éviter.
De la présence du motard dans l’angle mort d’un poids lourd ou d’une voiture, qui le rend invisible pour le chauffeur du véhicule.
Comment réduire les risques ?
Que vous soyez motard ou automobiliste, adopter une conduite sécuritaire permet de réduire le risque d’accident pour les deux-roues et trois-roues qui pratiquent l’inter-files. Ce type de conduite défensive amène à anticiper les dangers sur la route. Elle implique de :
Respecter le code de la route ;
Rester attentif en rangeant son téléphone et en gardant les mains sur le volant/le guidon et les yeux sur la route ;
Vérifier régulièrement ses rétroviseurs ;
Garder ses distances de sécurité ;
Adapter sa conduite aux conditions climatiques ;
Prévenir les autres usagers de la route en utilisant les clignotants ;
Éviter de rester dans un angle mort ; etc.
Voir et être vu est un principe primordial de la sécurité routière à moto. Les motards doivent ainsi allumer les feux de croisement sur la route. Il est recommandé de porter des équipements de haute visibilité, des bandes réfléchissantes et des vêtements clairs. Ces éléments viennent compléter le choix d’un casque de moto et de gants.
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Cet article a été mis à jour par l'équipe de rédaction et vérifié par nos experts assurance auto.
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