TMS : un enjeu de taille pour le secteur de la construction

Englobant une large gamme de pathologies comme les tendinopathies, les lombalgies, les syndromes du canal carpien au poignet ou encore les épicondylites au coude et les hygromas du genou, les troubles musculosquelettiques (TMS) représentent la première cause des maladies professionnelles reconnues par l’Assurance Maladie dans le secteur du bâtiment (87%)⁽¹⁾, tous métiers confondus.

Les manutentions manuelles entraînant des TMS et maux de dos sont par ailleurs à l’origine de 48% des accidents du travail reconnus par l’Assurance Maladie – Risques professionnels dans le secteur de la construction⁽¹⁾.

L’impact financier et économique des TMS est important pour votre secteur : 186 millions d’euros de cotisations sont versées chaque année à l’Assurance Maladie au titre de ces sinistres, qui représentent plus de 1,8 million de journées de travail perdues (arrêts de travail)⁽¹⁾. Plus de 40 % de ces arrêts sont en lien avec le mal de dos⁽¹⁾.

Des conséquences non négligeables pour vous et votre entreprise

Sur le plan individuel, les troubles musculosquelettiques peuvent avoir un impact direct sur votre santé et votre quotidien, et ceux de vos salariés si vous en employez : douleurs, raideurs, perte de force, incapacité plus ou moins handicapante à réaliser votre travail… Les TMS sont le premier facteur d’inaptitude au travail : près de la moitié laissent des séquelles entraînant une incapacité permanente partielle⁽¹⁾. Quelle que soit leur localisation, ils peuvent devenir irréversibles et entraîner des douleurs chroniques, une usure professionnelle, voire un handicap sur le long terme.

Que vous soyez indépendant ou à la tête d’une petite entreprise artisanale du bâtiment, les TMS ne sont donc pas sans conséquences sur votre activité. Un artisan souffrant de douleurs chroniques devient moins performant et risque des arrêts de travail à répétition. D'après l'INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), un salarié victime de TMS est absent en moyenne 25 jours par an⁽²⁾.

Au-delà, ces absences se traduisent par une perte de productivité, des coûts liés aux remplacements temporaires, une désorganisation de vos chantiers pouvant impacter la qualité des travaux…

Sans compter qu’en tant qu’employeur, vous et votre entreprise pouvez avoir à faire face à des sanctions légales et poursuites judiciaires vous contraignant à indemniser votre salarié, en cas de non-respect de la réglementation prévue pour prévenir la pénibilité et les risques de troubles musculosquelettiques.

TMS dans le bâtiment : quelle réglementation ?

En matière de santé et sécurité au travail, aucune réglementation spécifique relative à la prévention des risques de TMS n’existe à ce jour. Que vous soyez à votre compte ou employeur, vous devez néanmoins tout mettre en œuvre pour préserver votre santé physique et mentale ainsi que celle de vos salariés⁽⁴⁾.

Il vous incombe également de respecter la réglementation prévue pour prévenir la pénibilité et les risques liés à votre activité susceptible de provoquer des TMS, comme la manutention de charges⁽⁵⁾ ou l’exposition aux vibrations mécaniques⁽⁶⁾. Vous devez ainsi prendre l’ensemble des mesures de prévention nécessaires pour éviter toute maladie ou accident professionnel(le), en tenant compte des particularités de votre activité.

En cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle reconnue par la Sécurité sociale et imputable à des TMS, votre salarié peut engager votre responsabilité civile en tant qu’employeur s’il prouve que vous avez commis une faute inexcusable⁽⁷⁾.

En cas de reconnaissance de votre faute inexcusable, vous risquez des poursuites au civil (dommages et intérêts, indemnisation) ou encore au pénal (amende, peine d’emprisonnement). L'auteur de la faute inexcusable est responsable sur son patrimoine personnel des conséquences de celle-ci⁽⁸⁾.

TMS : quels sont les facteurs de risque spécifiques au secteur du bâtiment ?

En tant que professionnels de la construction, vous et vos salariés, si vous en employez, exercez généralement des activités physiques intenses et êtes particulièrement exposés aux troubles musculosquelettiques : vos muscles, tendons, articulations et nerfs sont mis à rude épreuve au quotidien.

Les gestes répétés, les efforts soutenus et les postures de travail contraintes constituent des facteurs de pénibilité, considérés comme les principales causes à l’origine de TMS.

Aussi, la répétition de certains gestes et postures pénibles (définies comme position forcée des articulations⁽⁹⁾) peuvent déboucher sur de multiples pathologies : tendinite, syndrome du canal carpien, bursite, lésion du ménisque, etc. Maintenir les bras en l’air (pour par exemple monter une charpente ou peindre un mur), rester à genoux, accroupi ou le dos penché en avant (pour poser un carrelage ou couvrir une toiture) sont considérés comme des postures extrêmes⁽⁹⁾ sollicitant fortement vos muscles et articulations.

Les vibrations mécaniques générées par les machines-outils, tels que les marteaux-piqueurs ou les engins de chantier, peuvent quant à elles se manifester par des affections chroniques pouvant toucher votre colonne vertébrale et votre bassin (lombalgie, arthrose, hernie ou sciatique, etc.).

Les manutentions manuelles de charges (levage, pose, traction, etc.) peuvent de la même façon fragiliser votre colonne et déboucher sur des pathologies similaires : par exemple, le port de charges lourdes (comme des parpaings) effectué sur de longues distances.

Selon les métiers et les situations de travail, plusieurs types de TMS peuvent ainsi se manifester :

• Un TMS au niveau de l’épaule peut apparaître à la suite d’un travail fréquent ou de longue durée avec les bras au-dessus du niveau des épaules, d’un port de charges lourdes (même peu fréquent) ou de tâches répétitives exigeant d'élever le bras loin du corps.

• Une tendinite au niveau du coude peut quant à elle être provoquée par des mouvements répétés de flexion/extension du poignet et de rotation de l'avant-bras ou par des prises en force (assemblage de petits objets, vissage manuel...).

• Un syndrome du canal carpien au poignet peut être généré par un appui prolongé du talon de la main sur un plan dur ou la préhension avec le bout des doigts ou les doigts en pince (polissage, meulage, assemblage de pièces, emballage...).

Prévention des TMS dans le bâtiment : prenez soin de vous et de vos articulations dès maintenant !

Ce n’est pas après une journée de chantier qu’un TMS apparaît, mais des mois ou des années plus tard.  Pour préserver votre santé et celle de vos salariés si vous en employez, vous devez prévenir le risque de TMS au plus tôt, même si vous ne ressentez qu’une légère gêne physique ou une faiblesse musculaire. Cette dernière peut en effet empirer, revenir de plus en plus fréquemment si vous ne la considérez pas et, à terme, provoquer des lésions irréversibles vous rendant inapte(s) à exercer votre métier.

D’autant que le risque de TMS peut être aggravé par d’autres facteurs liés à :

• votre âge, vos antécédents médicaux, équipements de travail, modes opératoires… ;
  

• la charge elle-même (dimensions, poids, prise en main…) ;
  

• l’environnement (organisation du travail, rythmes de travail répétitifs, exposition aux vibrations, conditions climatiques, stress…).

Pourtant, les TMS ne sont pas une fatalité.

Des mesures de prévention concrètes pour réduire le risque de TMS sur vos chantiers

La bonne nouvelle, c’est que les troubles musculosquelettiques peuvent être évités ou considérablement réduits grâce à une approche de prévention pragmatique, ciblant les situations de travail exposant particulièrement aux risques physiques (manutentions, mauvaises postures, vibrations…).

Trois phases clés permettent de mieux prendre en compte les risques de TMS sur les chantiers, au cours desquels les efforts peuvent être intenses, les gestes répétés et les postures de travail contraintes :

1. La livraison et l’évacuation des matériaux

2. L’approvisionnement au poste de travail

3. La réalisation des tâches à accomplir

Au regard de l’analyse des facteurs de risques de TMS identifiés sur vos chantiers, plusieurs actions préventives, adaptées à vos problématiques et compétences, peuvent être déployées pour les réduire ou les supprimer.

Des solutions techniques : modernisez de votre matériel

Que vous soyez maçon, menuisier, plaquiste, peintre ou électricien, l’adoption d’outils et d’équipements ergonomiques, adaptés à chaque étape de votre chantier, permet d’éviter l’apparition ultérieure des TMS :

• des équipements de levage (potence de levage, palonnier de levage à ventouses, chariot lève plaques, monte-matériaux, etc.), pour réduire les ports de charges lourdes et limiter au maximum les manutentions manuelles ;

• des système de stockage et de transport efficaces (polybenne avec racks de rangements, remorque échafaudage, etc.), pour limiter les manutentions de déplacement  ;

• une table de découpe, pour limiter les efforts physiques et postures contraignantes  ;

• des outils vibrants mieux amortis, pour atténuer les vibrations mécaniques ;

• un cloueur portatif monté sur une perche télescopique pour fixer les supports de câble d'alimentation en sous-face de dalle ;

• une ligatureuse pour faciliter les opérations de ligaturage des armatures béton pour planchers coulés en place ;

• des dérouleurs de bande (appelés « banjos »), pour jointoyer plus facilement les plaques de plâtre ;

• un coupe-câble électrique qui s’actionne par simple pression sur l’interrupteur ;

• des coupe-tiges sur batterie pour sectionner des tiges filetées à la place de meuleuses électriques ;

• des équipements d’assistance physique innovants, comme les exosquelettes pour alléger les contraintes liées au port de charges (manutention de parpaings) ou faciliter les reprises de plafond, ou encore les gants bioniques, pour soulager les efforts de la main et du poignet…

Des solutions organisationnelles : faites évoluer vos méthodes de travail

D’un point de vue organisationnel, la réduction des risques de TMS passe par l’amélioration de vos méthodes de travail sur vos chantiers, à travers la mise en œuvre de mesures de prévention simples et efficaces :

• Optimisez vos postures : prenez le temps de bien organiser et adapter votre espace de travail pour le rendre plus ergonomique et limiter les gestes contraignants. Par exemple, vous pouvez élever votre matériel à une hauteur confortable pour éviter de vous pencher constamment.

• Repensez et aménagez votre temps de travail : protégez-vous en faisant régulièrement des pauses pour permettre à vos muscles de se reposer. Alternez également vos tâches pour ne pas solliciter les mêmes parties du corps en continu, réduire la répétition des mêmes mouvements et les postures prolongées.

• Formez vos salariés et apprentis, si vous employez : sensibilisez-les aux bonnes pratiques et postures à adopter pour préserver leur santé. Des gestes simples, comme fléchir les genoux plutôt que le dos pour soulever une charge, peuvent prévenir de nombreux TMS.

Professionnels de la construction, Groupama vous accompagne dans la prévention des TMS

Vous l’aurez compris, les risques de TMS doivent être pris au sérieux dès que possible pour ne pas qu’ils deviennent chroniques et mettre en péril votre activité.

Que vous soyez artisan indépendant ou à la tête d’une petite entreprise du bâtiment, Groupama se tient à vos côtés pour vous accompagner dans la prévention des TMS avec des contrats d’assurances individuelles et collectives (complémentaire santé, prévoyance) permettant d’améliorer votre quotidien et celui de vos salariés si vous en employez, tout en répondant à vos obligations d’employeur.

L’ensemble des affiliés des contrats d’assurances individuelles et collectives peuvent bénéficier de services associés autour du bien-être, de la santé et de la prévention santé :

• Mon Kiosque Santé, notre portail en ligne d’applications pour vous aider à agir facilement sur votre santé, votre bien-être et votre qualité de vie au travail : soulager une douleur, améliorer vos postures, votre sommeil et votre alimentation...

• Pack prévention Médecines douces et santé au quotidien​ : notre complémentaire santé prévoit le remboursement de séances de médecine douce (ostéopathie, chiropraxie, homéopathie, étiopathie, psychothérapie, psychomotricité, hypnothérapie et acupuncture⁽¹¹⁾) pour soulager vos maux.

• Avec le service Qare de Groupama, vous et vos salariés pouvez également :
  > avoir accès à notre réseau de professionnels de santé Sévéane (6 téléconsultations prises en charge par an et par bénéficiaire, sans avance de frais) ;
  > téléconsulter un médecin généraliste ou un spécialiste en vidéo depuis la France ou l’étranger 7j/7, 24h/24h ;
  > choisir votre médecin traitant et le conserver pour les prochaines téléconsultations, si vous le souhaitez.

• Groupama Assistance. En cas de souci de santé (maladie, accident, dépendance), votre quotidien peut être facilité par notre offre d’assistance santé et nos services associés, inclus dans les contrats santé et prévoyance individuels et collectifs : assistance à domicile (aide-ménagère, garde d’enfant, livraison de médicaments…)⁽¹²⁾, services d'accompagnement si vous traversez un moment difficile…