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Qu’est-ce que le cyberharcèlement ?
Le harcèlement se définit comme une forme de violence répétée qui peut être physique, verbale ou psychologique. Le cyberharcèlement en est une variante. Il se déroule sur Internet ou par le biais des nouvelles technologies comme le téléphone ou les messageries instantanées. Le ou les individus à l’origine des agissements agressifs et malveillants utilisent les réseaux sociaux, les blogs ou encore les forums pour atteindre leur cible. Les attaques ont lieu dans un cadre public (sur un forum par exemple) ou dans un cadre privé (des messages directs sont envoyés à la personne via la messagerie d’un réseau social, par e-mail ou par SMS).
Les victimes du « cyberbullying » peuvent être des femmes ou des hommes de tous les âges. Les enfants et les adolescents sont particulièrement touchés.
Côté harceleur, il peut s’agir d’un seul individu ou d’un groupe de personnes.
Ce que dit la loi
La loi tient compte du harcèlement en ligne et le catégorise comme un délit. Pour reconnaître des agissements malveillants comme du harcèlement, deux facteurs doivent être présents :
Les attaques sont répétées ;
Les agissements ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de vie de la victime se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale.
À savoir
Les statistiques officielles sur le cyberharcèlement font défaut. Mais selon une étude publiée en 2014 par le ministère de l’Éducation nationale, un collégien sur cinq* était concerné par la cyberviolence. Plus récemment, une étude de l’Association e-enfance de 2023 montrait que 24 %(1) des familles interrogées déclaraient avoir déjà été confrontées au moins une fois à une situation de cyberharcèlement.
Les différents types de cyberharcèlement
Le harcèlement en ligne peut être divisé en trois catégories : le cyberharcèlement moral, le cyberharcèlement scolaire et le cyberharcèlement sexuel. Concrètement, les attaques prennent plusieurs formes :
Intimidations, insultes, moqueries ou menaces en ligne ;
Propagation de rumeurs ;
Piratage de comptes et usurpation d’identité digitale ;
Création d’un sujet de discussion, d’un groupe ou d’une page sur un réseau social à l’encontre d’une personne visée. Ce cas de figure se retrouve souvent dans le cadre du cyberharcèlement scolaire ;
Publication d’une photo ou d’une vidéo compromettante ou humiliante de la victime ;
Sexting (envoi de messages à caractère sexuel par SMS, via les réseaux sociaux ou des services téléphoniques) non consenti ;
Vengeance pornographique (diffusion, sans le consentement de la personne concernée, d’images ou de propos à caractère érotique échangés en privé).
Quelles sont les conséquences du cyberharcèlement ?
Le ou les cyberharceleurs agissent avec l’intention de nuire à la victime. Les attaques en ligne conduisent à une dégradation de l’état psychologique de la personne visée. Elles peuvent avoir des conséquences graves : perte d’estime de soi, angoisse, tristesse, anxiété, solitude et isolation, insomnie, suicide.
Dans le cadre scolaire, un élève cyberharcelé se rend moins en cours afin d’éviter de rencontrer ses harceleurs dans les couloirs de l’établissement. Il peut développer un désintérêt, voire une phobie, pour l’école avec une baisse des résultats scolaires. Les enfants et les adolescents qui se trouvent à un moment charnière de leur vie où ils construisent leur caractère et leur rapport aux autres risquent de se replier sur eux-mêmes et de perdre leur habilité à faire confiance aux autres.
Dans le monde professionnel, le cyberharcèlement contribue au développement de risques psychosociaux (sentiment de mal-être, souffrance mentale et physique…).
Comment se protéger et protéger ses proches du cyberharcèlement ?
La protection contre le harcèlement démarre dès le moment où vous souhaitez utiliser des réseaux sociaux. Il est indispensable de régler vos paramètres de confidentialité et de limiter la portée de vos publications sur des plateformes qui le permettent comme Facebook, TikTok ou Instagram.
Vous êtes parent d’un enfant ou d’un adolescent ? Il faut rappeler que l’inscription d’un enfant de moins de 13 ans sur les réseaux sociaux en France est interdite. Lorsqu’ils sont plus âgés, pensez à les sensibiliser aux risques de confidentialité, à la protection de leurs données et plus globalement aux dangers en ligne. Faites de la prévention sur le cyberharcèlement scolaire qui démarre à l’école et se poursuit sur Internet.
À tout âge, essayez de recourir à un alias ou à un avatar plutôt que d’utiliser votre véritable identité sur les réseaux, mais également sur les forums. Les personnes qui veulent vous harceler en ligne auront un peu plus de mal à vous identifier et par la même occasion, vous vous prémunirez d’un vol d’identité. Dans cette optique, limitez les informations personnelles publiques comme votre date de naissance, votre numéro de téléphone ou la ville dans laquelle vous vivez.
Choisissez les personnes que vous ajoutez à votre réseau en évitant notamment les connaissances vagues et les parfaits inconnus.
Lorsque vous utilisez les réseaux ou que vous participez à un forum, faites attention aux contenus que vous publiez. Réfléchissez avant de poster un commentaire que vous faites sur d’autres personnes, des photos et des vidéos de vous. Ils peuvent être réutilisés contre vous.
Comment réagir face au cyberharcèlement ?
Vous avez remarqué qu’un internaute avait tendance à vous envoyer régulièrement des messages désobligeants, voire des insultes sur vos publications Instagram. La situation commence à affecter votre moral et vous empêche de dormir la nuit. Vous faites sûrement face à une situation de harcèlement en ligne. Des procédures existent pour vous aider à vous débarrasser de ces comportements.
Les bons réflexes à adopter
Ne répondez pas aux messages malveillants et bloquez le cyberharceleur. Plus vous accordez de l’importance à un harceleur, plus il poursuit ses agissements, car il se rend compte qu’ils produisent un effet.
Ne supprimez pas les messages, SMS, photos et vidéos envoyés. Vous en aurez besoin pour prouver que vous êtes harcelé.
Déconnectez-vous. Il est souvent préférable de mettre en pause votre présence sur les réseaux sociaux et les forums.
Parlez autour de vous de la situation que vous vivez. Votre famille et vos amis pourront vous apporter un soutien psychologique.
Signalez aux autorités les agissements dont vous êtes victime.
Les numéros à appeler
Lorsque vous êtes la proie d’une campagne de harcèlement sur Internet, ne restez pas seul. Vous pouvez vous tourner vers la police ou la gendarmerie. Composez le 17 ou le 112 (pour l’ensemble de l’Union européenne) si vous êtes dans une situation de danger immédiat. Ces numéros d’urgence vous mettent en relation avec la police ou la gendarmerie.
Vous avez la possibilité de déclarer le cyberharcèlement en ligne aux forces de l’ordre via un tchat animé par des agents de police formés à l’assistance aux victimes.
Pour les écoliers, collégiens et lycéens, le numéro à composer gratuitement est le 3018. Il met les enfants et les adolescents en relation avec des personnes compétentes. Elles enregistrent le signalement de cyberharcèlement et conseillent l’appelant. Ce dispositif est intégré au programme pHARe, le plan de lutte contre le harcèlement à l’école.
Vous êtes témoins d'un harcèlement en ligne ?
Vous faites partie d’un groupe sur Facebook et vous vous rendez compte que certains membres s’en prennent régulièrement à une personne du groupe. Ils l’incitent à faire du saut à l’élastique sans élastique, lui donnent un sobriquet ridicule et publient des photos ou des photomontages humiliants.
Cette situation de cyberharcèlement vous met mal à l’aise et vous vous demandez comment intervenir. En tout premier lieu, ne commentez aucune des publications, même si vous souhaitez prendre la défense de la victime. Ne les partagez pas.
Vous pouvez signaler les faits comme expliqué précédemment. Vous avez également la possibilité d’apporter votre soutien à la victime en la contactant par message privé. Si vous la connaissez dans le monde « réel », allez vers elle.
Vous êtes le parent d'un enfant harcelé en ligne ?
Vous avez peut-être remarqué un changement de comportement chez votre enfant, ou il a décidé de vous confier ses tourments. Dans une situation de cybermalveillance, rappelez tout d’abord à votre enfant que vous êtes de son côté et qu’il vaut bien mieux que les personnes qui le persécutent.
Selon son âge, accompagnez ou menez les démarches de signalement de cyberharcèlement (récolter les preuves, contacter les autorités…). Il est recommandé de contacter l’établissement scolaire pour mettre en place une stratégie afin de protéger votre enfant.
Les recours légaux
Vous avez la possibilité de :
Porter plainte contre les auteurs de menaces et humiliations répétées en ligne auprès de la police, la gendarmerie ou le procureur de la République du tribunal judiciaire.
Contacter les moteurs de recherche pour demander le déréférencement des publications illicites ou embarrassantes. Google, Bing et autre Yahoo peuvent éliminer ces contenus dans les résultats de recherche.
Contacter les hébergeurs de réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok…), forum ou blog pour signaler la publication de contenus illicites et demander leur suppression. N’oubliez pas de faire des captures d’écran pour conserver des preuves avant leur effacement.
Quelles sont les sanctions encourues par les cyberharceleurs ?
Le harcèlement en général et le cyberharcèlement en particulier sont inscrits dans le Code pénal. L’article 222-33-2-2 précise que lorsque les faits de harcèlement « ont été commis par l'utilisation d'un service de communication au public en ligne ou par le biais d'un support numérique ou électronique », ils sont punis de deux ans de prison et jusqu’à 30 000 € d’amende ».
En fonction de la nature des faits, d’autres sanctions peuvent s’appliquer :
Une injure ou une diffamation publique constitue un délit passible d’une amende de 12 000 euros. (article 32 de la Loi du 29 juillet 1881) ;
Une atteinte au droit à l’image (filmer quelqu’un à son insu dans un lieu privé ou transmettre une image sans son accord par exemple) est punie d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende (articles 226-1, 226-2, 226-2-1 du Code pénal) ;
La diffusion de contenu à caractère pornographique d’un mineur est un délit passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende (article 227-23 du Code pénal) ;
L’usurpation d’identité est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende (article 226-4-1 du Code pénal).
À savoir
Lorsque des personnes s’entendent pour avoir un comportement répréhensible envers un individu, elles sont considérées comme des cyberharceleurs. De même, lorsqu’elles ne se concertent pas, mais savent qu’il existe une répétition de propos insultants en ligne envers cet individu et y prennent part, elles sont aussi considérées comme responsables de harcèlement. Et ce, même si ces personnes prennent part à la campagne de dénigrement une seule fois.
FAQ - Vos questions
Les réponses à toutes vos questions sur le cyberharcèlement.
Comment prouver le cyberharcèlement ?
Il est nécessaire de conserver une preuve des messages, e-mails ou SMS envoyés ou des publications sur les réseaux sociaux et les forums. Pensez à faire des captures d’écran. Vous devez également montrer que les attaques ont un caractère répétitif.
Qui est le plus touché par le Cyberharcèlement ?
Selon une étude du ministère de l’Éducation, les filles sont plus souvent victimes de cyberharcèlement que les garçons. 21 %(2) d’entre elles ont rapporté avoir fait l’objet de violence en ligne contre 15 % des garçons.
Comment obtenir la suppression de contenus illicites en ligne ?
Si les contenus illicites ont été postés sur des plateformes telles que Facebook ou TikTok ou sur des espaces de discussion comme les forums de jeux vidéo, il faut contacter leurs hébergeurs.
À qui s'adresser en cas de cyberharcèlement ?
Il est possible de s’adresser directement aux forces de l’ordre pour signaler des faits de cyberharcèlement. Il existe aussi un numéro de téléphone, le 3018, pour rapporter des agissements en ligne, notamment lorsque la victime est un enfant ou un adolescent.
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